Friday, April 07, 2006

Réquisitoire pour un nouveau contrat social


Pendant trente ans nous avons été les victimes consentantes ou obligées des forces sectaires, communautaires et partisanes. Cette situation a été soutenue par un appel à l’engagement moral quasi-biblique dû à Dieu, la famille ou la tribu. La citoyenneté a volé en éclat – la cohésion sociale a été niée, bafouée et l’intérêt commun aboli. La diversité a été soulignée et reprise en chœur. Mais cette même diversité est continuellement mal comprise, mal définie et, mal digérée; elle est surtout souvent citée à mauvais escient.

Remettons les choses en place. La diversité au Liban est d’ordre religieux et relève donc de l’intemporel, du spirituel, de la foi et des dogmes qui s’y rattachent.

Les conflits sont d’ordre politique et ont pour axes la territorialité, les alliances régionales et l’indépendance.

Mais les divergences les plus mal soulignées sont celles qui sont de l’ordre de l’économique – du développement durable du territoire et de l’humain. Ces divergences achèvent de miner la cohésion des libanais.

Pour éviter les inquiétudes et les écueils que peut générer la diversité religieuse, il faut une alliance. Mais n’est-elle pas déjà dans la constitution ?

Pour contrer les méfaits des dissensions politiques nous avons la constitution. Nous réclamons son application et son respect par tous les élus du peuple.

Et pour pallier aux dissensions sociales et économiques et re-créer la cohésion sociale nous réclamons un nouveau contrat social non pas un nouveau pacte national.

Au nom de la décence,

Au nom de l’équité

Au nom de la sécurité,

Au nom de la responsabilité

Mais surtout pour la collectivité.

Les parties concernées par ce nouveau contrat social sont d’une part le citoyen, agent de changement, qui devrait s’engager à passer de l’état d’homme social à homme politique dans le respect de l’autre et le respect des lois et, d’autre part, l’État qui devrait fournir au citoyen les conditions nécessaires à son intégration du champ politique. Les conditions sont les suivantes :

1- Une réforme de la loi électorale pour assurer une représentativité réelle

2- Un système judiciaire juste, impartial et accessible

3- Une gouvernance éclairée et axée sur le bien public et le développement durable de l’humain et du territoire

4- Des finances publiques assainies et transparentes

5- Une couverture sociale adaptée aux besoins du citoyen et à son développement

Ces conditions font l’objet d’une réflexion continue et dynamique, merci de participer à cette réflexion en français, en anglais ou en arabe.

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