Monday, July 30, 2007



[Info-Palestine] - « Israël voulait une revanche historique sur le Pays du cèdre »
Georges Corm
...Quelle est la place du Liban dans la stratégie états-unienne ? Le Liban n’est évidemment qu’un pion sur l’échiquier du Moyen-Orient pour les États-Unis. Mais c’est un pays aussi petit que compliqué et cette grande puissance n’a jamais pris en compte cette dimension. En 1982, à l’occasion de la nouvelle invasion d’Israël, qui amène son armée jusqu’à Beyrouth, le gouvernement américain a pensé qu’il pourrait installer un gouvernement libanais phalangiste pro-israélien qui signerait un traité de paix avec cet État, ce qui en ferait un second État arabe, après l’Égypte, lié à Israël par un tel traité. Ils avaient simplement oublié que le Liban ne se gouverne pas par la dictature d’un parti communautaire sur l’ensemble des communautés. Il en est résulté une relance spectaculaire des hostilités entre Libanais et les attaques meurtrières contre les contingents de la Force multilatérale d’intervention (américains et français), censés protéger la population civile. Huit ans plus tard, en 1990, les États-Unis mettent le Liban sous contrôle total syrien, en récompense de l’attitude de la Syrie qui participe à la coalition contre l’Irak pour libérer le Koweït. Ils ont même, à l’époque, demandé à la Syrie d’en finir avec le général Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise, qui avait déclaré en 1989 une « guerre de libération » contre les milices libanaises et la Syrie. Le général Aoun dérangeait, en effet, leur plan de pacification du Moyen-Orient de l’époque où, déjà l’Irak avait été transformé en bouc émissaire des problèmes de la région. Aujourd’hui aussi, le même général qui refuse de laisser le pays être manipulé par les États-Unis est très critiqué par les Américains et jusqu’à récemment par le gouvernement français lui-même. Les médias occidentaux (y compris français) le présentent comme un « pro-syrien », ce qui est une contre-vérité flagrante et scandaleuse, et qui montre combien peu ces médias sont objectifs dès qu’il s’agit de politique étrangère. Les États-Unis commettent donc le même type d’erreurs que par le passé. Ils pensent pouvoir continuer d’instrumentaliser le Liban dans la lutte contre le régime syrien et ils considèrent comme « démocratique » la dictature qu’exerce une faction des Libanais sous domination d’un parti sunnite, le Courant du futur de M. Hariri. Mme Rice, lors de l’agression israélienne de l’été dernier, a même eu le très mauvais goût d’affirmer que cette agression n’était que les « douleurs d’enfantement » du nouveau Moyen-Orient dont les États-Unis ont bassiné le monde pour justifier son agression contre l’Irak en 2003 et son soutien inconditionnel à l’État d’Israël et ses pratiques contraires au droit international....


Powered by ScribeFire.

No comments: