Friday, November 23, 2007



Liban : le moment de vérité ne peut plus être différé [Voltaire]
Tendances et événements au Liban

L’initiative de la dernière chance, lancée jeudi soir par le chef chrétien de l’opposition, le général Michel Aoun, 24 heures avant la fin du mandat d’Emile Lahoud, a fait naître une lueur d’espoir sur une possible solution à la crise de la présidentielle libanaise. La proposition de Aoun consiste en un partage équitable du pouvoir entre le 14-mars et l’opposition. Le général renonce à sa candidature à la présidence et propose un candidat en dehors de son parti qui serait élu pour une période de deux ans qui s’achève au lendemain des prochaines élections législatives, au printemps 2009. Ce président s’engage à respecter le document d’entente signé avec le Hezbollah, qui reconnaît la légitimité de la résistance armée face à l’occupation israélienne. Le chef du 14-mars, Saad Hariri, nommerait le futur Premier ministre en dehors des rangs de son parti. Celui-ci s’engagerait à mettre en œuvre le tribunal international chargé de juger les assassins de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri.. Le gouvernement devra refléter l’équilibre des forces : Un gouvernement d’union nationale est formé, proportionnellement à la représentation des forces dans le Parlement, soit 55 % pour la majorité et 45 % pour l’opposition. L’opposition et la majorité auraient chacun droit à deux portefeuilles ministériels conséquents. Le prochain gouvernement s’engagerait à nommer les hauts fonctionnaires à égalité entre musulmans et chrétiens, à accélérer le retour des déplacés de la guerre civile, à élaborer une nouvelle loi électorale basée sur la petite circonscription, une vielle revendication des chrétiens. A titre exceptionnel, le nouveau commandant en chef de l’armée serait nommé par le président de la République et non pas par le Conseil des ministres. Cette proposition avait une durée limitée dans le temps : 22 h, le vendredi 23 novembre. Le 14-mars, réuni en assises élargies à l’hôtel Phoenicia, n’a pas attendu jusque là pour répondre. Il a rejeté l’initiative de Michel Aoun jugée anticonstitutionnelle parce qu’« elle réduit la durée du mandat présidentiel ». La coalition au pouvoir a décidé de se rendre à la Chambre en dépit de l’absence d’un accord sur un candidat consensuel avec l’opposition.


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